Le vice-président de la SEM, André BOUVARD, ouvre la séance en donnant quelques nouvelles de la vie de la SEM...
Puis Garance NAÏMI prend la parole et commence la conférence...
Quelques images :
A l'issue de la conférence, Garance NAÏMI dédicace son livre sur Jules-Emile ZINGG.
Résumé de la conférence :
Du chevalet au mur : les fresques de Jules-Émile Zingg
Jules-Emile Zingg naît en 1882 à Montbéliard et est encore assez peu connu du grand public. Il sillonne la France et ses régions pour en capter les paysages au fil des saisons et peindre les paysans au travail. Ceux qui le connaissent, admirent ses peintures pour son style si particulier. Tout en affirmant ce style qui lui est propre, Zingg s’essaie à différentes disciplines artistiques en même temps : l’huile, l’aquarelle, la gravure sur bois, les cartons de tapisserie, et la fresque.
Assez tôt dans ses recherches picturales, il développe un goût pour la décoration. C’est dans le travail de la fresque que Zingg trouve un vrai métier ainsi que le moyen d’exprimer son goût pour le style décoratif. Avec le travail de la fresque, il trouve également de quoi transmettre ce savoir-faire en devenant lui-même professeur et en se créant par la même occasion une vraie réputation d’artiste fresquiste dans le milieu artistique de son époque.
Plusieurs de ces fresques dont une se trouve ici même à Montbéliard, feront l’objet d’un développement.
Certaines sont issues de commandes privées ou publiques. Dès la fin du XIXe siècle, le monde de l’Art connait un renouveau, celui du grand décor des édifices publics, qui va favoriser le retour à la véritable fresque, grâce à l’artiste Paul Baudouïn. Ce renouveau sera perpétué par Jules-Emile Zingg. Dans une lettre adressée au maire de Montbéliard datant du 24 décembre 1938, il écrit : « La fresque donne une matière beaucoup plus belle et plus durable que l’huile à condition bien entendu que le mortier soit bien fait et que le mur soit sain. Les peintures retrouvées à Pompéi, exécutées il y a plus de deux mille ans et englouties sous la lave du Vésuve sont des fresques véritables. Certaines sont aussi fraîches qu’au premier jour ».
Zingg s’inscrit également avec deux de ses décors dans la décoration des écoles, projet de la troisième république, en réalisant une série de fresques à l’école de la rue de Romainville, ainsi qu’une façade pour une école de la ville de Nice. Quant à la fresque qu’il réalise à Montbéliard à l’hôtel de ville, elle montre sa volonté de décorer un édifice de sa ville natale, en rendant hommage au pays de Montbéliard, son folklore et ses habitants.
Il s’agit dans cette intervention de présenter les travaux de décoration de l’artiste qui révèlent son goût pour le travail de la fresque : celui-ci demande une exécution rapide, sans retour en arrière possible, ainsi que de la simplicité, à la fois dans la composition et dans le choix des couleurs. Lorsque l’on connait le peintre, c’est l’Art idéal. Il est donc peu étonnant qu’il se soit pris de passion pour cette technique.
Garance Naïmi.
Traduction en anglais, par Martin PETROWSKY :
From easel to wall: the frescoes of Jules-Émile Zingg
Born in Montbéliard in 1882, Jules-Émile Zingg remains today relatively unknown to the general public. He travelled throughout France and its regions to capture the landscapes as the seasons passed and to paint farmers at work. Those who know him admire his paintings for their particular style. While asserting his own style, Zingg tried his hand at different artistic disciplines at the same time: oil, watercolour, wood engraving, tapestry cartoons, and the art of fresco.
Early on in his pictorial research, he developed a taste for decoration. In painting frescoes Zingg found a real profession and the means to express his taste for decorative style. He also found a way to pass on his skills by becoming a teacher himself and, at the same time, building up a real reputation as a fresco artist in the art milieu of his time.
Several of these frescoes, one of which can be found here in Montbéliard, will be developed further.
Some of them were commissioned by private or public bodies. From the end of the 19th century, the world of art experienced a revival, that of the great decoration of public buildings, which favoured a return to the real fresco, thanks to the artist Paul Baudouïn. This revival was perpetuated by Jules-Émile Zingg. In a letter to the mayor of Montbéliard dated from 24 December 1938, he wrote: ‘Frescoes give a much more beautiful and durable material than oil, provided, of course, that the mortar is well made and the wall is sound. The paintings found in Pompeii, executed more than two thousand years ago and buried under the lava of Mount Vesuvius, are genuine frescoes. Some of them are as fresh as on the first day.’
Zingg also took part in the Third Republic’s school embellishment project with two of his decorations, creating a series of frescoes at the rue de Romainville school, in Paris, as well as a facade for a school in Nice. Moreover, the fresco he created for Montbéliard’s town hall shows his desire to adorn a building in his native town, paying homage to the region of Montbéliard, its folklore and its inhabitants.
The aim of this intervention is to present the artist’s decorative work, which reveals his taste for fresco painting; it requires rapid execution, with no turning back, as well as simplicity, both in the composition and in the choice of colours. Once we know the painter, it is the ideal Art. It is therefore hardly surprising that he became passionate about this technique.